Entre deux papes
- cm
- 2 mai
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Dernière mise à jour : 3 mai
Et si, en ces jours de préconclave entre deux papes, vous plongiez dans le premier chapitre,
« Le Polonais », du roman « Alessa ils veulent ta peau » ?

Il retrace le dessous des fausses cartes qui ont conduit à l’élection de Karol Wojtyla, le pape Jean-Paul II.
C’était il y a près d’un demi-siècle, mais peu de choses ont vraiment changé depuis. La presse, las des foucades trumpiennes, est trop heureuse d’évoquer un autre sujet.
Le futur pontife sera-t-il un conservateur ou un progressiste, si tant que ce terme a quelque signification, concernant un pape ? On fait les portraits des « papabile », tout en soulignant que, souvent, c’est un outsider que personne n’avait vu venir qui finit par être élu, dans ce système de cooptation bien huilé, peut-être le plus ancien du monde.
On peut supposer que les tractations, les chantages, les pressions sur les électeurs du Sacré Collège s’en donnent à cœur joie aujourd’hui, comme ce fut peut-être le cas hier. Car les cardinaux, avant que le Saint-Esprit ne guide leur choix dans la chapelle Sixtine close, ne sont encore, pour l’heure, que réduits à leur humble qualité de mortels.
Dans l’un des « Rois maudits », Maurice Druon raconte avec verve l’épisode dans lequel le futur roi « Philippe le long » fait carrément maçonner toutes les portes et fenêtres du conclave d’Avignon, pour forcer les cardinaux à enfin choisir un pape, ce qu’ils se refusaient à faire depuis des mois.
Dans « Le Polonais », qui a le format d’une nouvelle, la messe est dite avant même la fermeture des portes de la Sixtine. Un sourd bras de fer occulte entre les États-Unis et la Russie est gagné par l’un des duellistes, celui de l’Ouest, qui parvient à manipuler le futur conclave pour faire passer son poulain, un cardinal polonais. Celui-ci déplaisait fortement au maître du Kremlin d’alors, Brejnev, qui n’était pas plus tendre que le Poutine d’aujourd’hui.
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