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canons de pistolets sur fond turquoise

Après l'attentat de Bologne d'août 1980, un duel mortel à distance s’enclenche entre Alessa Lombardi, la jeune journaliste d’investigation et Licio Gelli, le néo-fasciste, vénérable de la loge occulte P2. Les péripéties de cette lutte implacable nous entraînent d’Italie en Suisse, chez les banquiers de Genève, puis à Palerme, dans l'antre de la mafia. (Cycle DIAGONALE ITALIENNE, 3e de 4 romans)

 

Bien que faisant partie d'un même cycle, chacun des 4 romans de la "Diagonale italienne" peut se lire indépendamment.

parution novembre 2022 ; illustration jeremiemercier.com

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Livre de poche :

Commentaire sur Amazon
France, octobre 2023, "achat vérifié", 5*

L’analyse psychologique des personnes est étonnante, tellement réelle. Cette "histoire" nous fait vivre avec passion un fait réel et extrêmement bien documenté. Super!

DÉBUT DU ROMAN

Le hurlement la transperça. Alessa se réveilla, quasi nue sur un brancard à roulettes, dans un corridor d’hôpital. Il y eut un bruit aigu en cascade, qui rappelait de la vaisselle cassée. La porte de la salle d’op, à hauteur de sa tête, s’ouvrit avec violence sur un homme jeune, en blouse maculée de sang, qui s’enfuyait en pleurant.

–– Le cinquième que je perds en vingt minutes, c’est trop, j’peux plus !

Son désespoir sombrait au loin, au détour du couloir. En même temps, elle vit sortir, de la salle, des cadavres à moitié recouverts, poussés par des blouses blanches.

Couchée dans son couloir, Alessa éprouvait la sensation d’être dissociée, de ne pas exister. « Est-ce que l’explosion a touché mon cerveau ? » Elle somnolait, se rendormait, se réveillait avec ce sentiment étrange.


Les jours et les nuits passèrent ainsi sous les néons permanents, se confondirent les uns avec les autres. Puis, on parvint à la mettre dans une chambre commune. Les guérisons et les morts avaient libéré des places. Les derniers, surtout. Bien qu’amoindri, ce feeling de décalage, d’absence, était toujours présent.

« Est-ce que j’existe ? »

Absurde.

En même temps, sa raison lui disait qu’elle était la proie d’une hallucination.


Elle se pinçait jusqu’à la douleur : elle était bien vivante. Pour ne pas finir à l’asile, elle prit sur elle d’apaiser seule cet orage mental. Elle espérait qu’avec le repos, cette idiotie la quitterait. Elle n’allait pas aller clamer dans les rues, à peine sortie de l’hôpital :

–– Vous êtes tous des ectoplasmes, laissez tout tomber, vous n’êtes rien, vous êtes moins que des éphémères !

Savonarole avait été envoyé au bûcher pour moins que ça.

« Boucle-là, ferme ta gueule ! » s’enjoignait-elle.

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